Iba Diabaté - Racines
Disques Nuits d'Afrique / Believe
C’est dans la plus pure tradition historico-rythmique malienne que le prodigieux Iba Diabaté nous invite à une écoute hors du temps. Son 5e album Racines réserve onze compositions d’une richesse musicale influencée par la tradition paternelle du griot Abdoulaye Diabaté et du royaume culturel bambara : Ségou. D’une pièce à l’autre, d’un chant béni né des cordes du ngoni, le Mali se dessine impérialement, à travers cette « œuvre louange aux griots immortels du Mandé » opérant sa fascination sensorielle. Une extase qui origine de la musique Wassoulou (Oumou Sangaré, Fatoumata Diawara), carrefour mandingue des musiques plurielles des peuples Peuls, Dogons, Malinkés et Soninkés, et les airs de blues de l’infini désert sahélien.
Pour incarner ce répertoire millénaire d’une immense complexité d’arrangements et de mélodies, Ibrahim Bah Karamoko Diabaté – auteur-compositeur-interprète dont la voix emprunte à la puissance vocale de Salif Keita – a fait appel à des piliers du genre, proches collaborateurs de sa légende de père. Né en 1952, Abdoulaye Diabaté a côtoyé la compagnie des griots de la région de Ségou au Mali, grâce à son père Baba Diabaté, chef de l’association des griots Diabaté. La mère d’Iba Diabaté, Assitan Dembélé, fut reconnue comme digne chanteuse bambara. C’est donc porté par cette exigence que des artistes maestros de cette souche ont rejoint le projet, en toute solennité : Bina Diabaté (ngoni), Ladji Koita et Ali Dembélé (guitare), Guy Molo (percussions) et Ami Danté (choriste de Salif Keita). Cette chanteuse a prêté sa voix à la kora de nulle autre que Toumani Diabaté en 2022 sur l’album salué Toumani, Family and Friends. Une autre voix féminine voltige sur l’ensemble, celle de Yaye Sissoko, diva enchanteresse. Toute une famille malienne dévouée à la tradition, sans compromis autre que l’authenticité et la foi en une culture commune.
LISTE DES PISTES
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Racines
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Amadi
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Koroto
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Kabako
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Dalla
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Kilawa
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Makari
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Tako
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Boigni
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Koniya
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Fade
NOTES BIOGRAPHIQUES
Son ascension artistique relève presque du miracle… Né dans une famille au père griot peu enclin à pousser sa progéniture dans la sphère musicale, Iba Diabaté a surmonté ce prime écueil pour atteindre son rêve. Celui de chanter sans retenue dans sa langue natale, le bamanankan. C’est lors d’un cycle académique dans la région de Sikasso au Mali que le jeune homme se détourne du commerce et s’imprègne de la toute-puissance musicale. Trois modes d’expression lui collent à la peau : balafon, chanson et guitare acoustique. Puis dans les années 90, il s’envole vers le Canada, terre d’extériorisation de sa musique apprise à l’insu de sa famille, de façon autodidacte. Au fil de ses explorations, un premier opus Mouna émerge en 2010. Deux ans plus tard, Iba Diabaté répond à une invitation du prestigieux Live Montreux Jazz Fest qui lui donne des ailes et assoit pour de bon sa notoriété internationale. Son répertoire se déploie avec versatilité sur les histoires d’amour, de paix et de réconciliation, s’attardant aussi à la réflexion sociétale. Et la vénération de la beauté de la femme malienne, dont Dalla, pièce maîtresse rappelant les odes romantiques de Salif Keita. En septembre 2023, l’artiste culmine de son art avec les onze œuvres de l’album Racines (Disques Nuits d’Afrique), scellant un pacte musical bambara avec des ténors de la tradition du Mali, en parfaite communion avec le legs de ses parents griots de la mythique région de Ségou.