Vingt-cinq ans de carrière. Un quart de siècle de musique, d’engagements, de triomphes, de coups durs, et Tiken Jah Fakoly ne lâche rien. Véritable étendard d’une jeunesse africaine dont il porte haut la soif de liberté et de changement, le héros du reggae moderne est aussi le haut-parleur de tout un continent. Auteur d’une discographie engagée, comme en attestent les titres de ses disques, il n’a cessé de mêler les lignes de la musique et du combat : le verbe comme une arme, les disques comme des brûlots. Originaire de Côte d’Ivoire, tombé dans la musique dès son jeune âge, Tiken Jah Fakoly a conquis son pays natal avant de se lancer dans une carrière internationale qui l’a conduit à collaborer avec les plus grands (Sly Dunbar et Robbie Shakespeare, Zebda, Steel Pulse, Bernard Lavilliers, Akon…). En l’espace de dix albums, il a édifié une œuvre sauvage, indomptable, un subtil mélange d’arrogance et de musique émaillée de déclarations fracassantes sur la politique internationale. Menacé, contraint à l’exil pour avoir parlé trop haut, l’Ivoirien est un authentique artiste engagé, sur scène comme sur le terrain, alliant dans l’écrin luxueux de son reggae international la lutte et l’espérance, le combat et la fête. Auréolée d’un espoir immense pour les générations futures, la caravane Fakoly défriche en musique un monde meilleur.
Toujours indigné, véhément, généreux, à la pointe de ce combat qui est toute sa vie : l’Afrique, son unité, son droit à sortir de la misère et des politiques qui l’y maintiennent. Et toujours armé du même glaive, ce reggae au verbe sans concession, au rythme implacable, qui n’omet jamais de rester inclusif et festif. Au point de nous faire prendre conscience que ce combat finalement, c’est autant le sien que le nôtre. Depuis Mangercratie, son premier album en 1997, jusqu’à Dernier appel en 2014, il n’est guère de fronts sur lesquels le chanteur ivoirien ne se soit engagé corps et âme. Contempteur des puissants, incorrigible railleur de leurs dérives, aiguillon des bonnes volontés assoupies, il est aujourd’hui le dernier héros musical issu d’une lignée royale coiffée par Fela Kuti et Bob Marley.
ENGAGEMENT DE L’ARTISTE
Si Tiken Jah Fakoly est engagé sur de nombreux fronts tel que la lutte contre la corruption, l’altermondialisme, la lutte contre l’excision, il milite aussi pour l’agriculture et contre l’exode rural sur le continent africain.
Il participe notamment à une mission avec Action Contre le Faim au Burkina Faso, ou encore travaille avec de nombreuses associations comme ONE, Amnesty International, SOS Racisme…
Depuis 2004, l’artiste est particulièrement engagé dans son propre projet intitulé « Un concert, Une école ! » qui lui a permis de construire 6 écoles dans différents pays d’Afrique de l’Ouest. L’idée est simple : organiser des concerts avec des partenaires institutionnels (ville, département, région…) permettant la mise à disposition d’une salle de spectacle, impliquer tous les acteurs – en particulier les musiciens et techniciens qui se produisent de façon bénévole -, activer les réseaux associatifs locaux, et utiliser la recette pour la construction d’une école.