BIOGRAPHIE

Le poing levé, à la manière des êtres combatifs, la chanteuse guinéenne brandit la chanson comme un bouclier aux maux des siens. La lauréate du Prix Découverte RFI 2011, dévoilée sur le bijou d’album My Life et la touchante chanson “Malaya”, dégage une sensibilité. On peut presque entendre les spasmes de son cœur sur cet air nostalgique. On la considère comme celle qui cherche à posséder l’afro-beat comme avenue d’expression ! Toute une manière d’être, une posture pour l’autrice-compositrice originaire de Guéckédou, entre les frontières du Libéria et de la Sierra Leone, pays qui la verra apparaître au monde. Fille spirituelle de Kuti, Sia porte en elle un pan d’influence anglophone et créole. La rudesse de son éducation l’amène à crier haut, un instinct qui ne la quittera plus. Confrontée à la guerre, c’est en Guinée-Conakry que l’artiste trouve refuge.

Merveilleuse soul woman, Sia Tolno épouse les formes d’une étoile. Elle le prouve tête haute après cinq chapitres musicaux. Nourrie aux classiques des grandes voix aux patronymes Houston, Simone, Carey, la chanteuse sait aussi s’emparer du répertoire de Piaf. Lorsqu’elle sort son tout premier album mondial Eh Sangah en 2009, sa pièce “Je chante” séduit par ce trémolo du souvenir du passé à sa pleine maturité vocale. En mai dernier, l’artiste rend hommage à ses compatriotes femmes. “Baya” (traduction de perles) délecte par sa voix plus basse, connectée à son affection pour ses sœurs de Guinée. 

Fin prête à conquérir le continent américain par son Afro Dead Tournée, Sia Tolno s’élance telle une fauve sans crainte, surpassant la condition humaine. Preuve physique de la survivance à toute forme de violences, à l’exil qui arrache une partie de soi, l’inébranlable artiste a défendu la paix en Ukraine en 2022. Elle n’a pas fini de nous surprendre par son chant salvateur blues qui donne le frisson tellement intense est la sincérité qui s’en dégage…