Leur reprise du classique Lavi ti Nèg (Rasenble) de Muzion a ravivé la ferveur haïtienne en temps de crise. Une vague solidaire jusqu’aux rivages de la perle des Antilles, tremblant dans son étau de chaos. Ronald Waner Azor y a vu le jour, avec un saut pieds joints dans le gospel, sa première école de formation musicale. Puis ces idoles se précisent avec Georges Michael, Joel Theodore et le Caribbean Sextet. Son talent lui vaudra quelques tournées en 1996. Exilé aux États-Unis, le konpa et le rara se sont manifestés en lui. Des influences qui ne le quitteront plus, auquel s’enroulent une bonne couche d’afro-pop caribéen et de zouk. Collectivement, le groupe Kwaliti amalgame son terreau rythmique haïitien comme pour sceller les cultures en son centre. Deux chanteurs se passent le micro, alternant dans ce tourbillon de vie en partitions. Alain Jean Louis et Ronald Lebeau croient au pouvoir thérapeutique de la musique, ce qui les unit pour le meilleur. Un travail de longue haleine qui éclot sous les projecteurs des Syli d’Or en 2021 par le prix bronze. Pour le plus grand plaisir de la communauté recueillie pour une résurrection haïtienne sans perdre le sourire.